🍂 Le hêtre, le seigneur des forêts de Courzieu
Majestueux, élancé, souvent silencieux sous sa voûte de feuillage, le hêtre est l’un des arbres les plus emblématiques des Monts du Lyonnais. On le reconnaît à son tronc lisse et gris clair, et à son feuillage dense qui offre une ombre fraîche en été.
🌳 Un arbre de lumière et d’ombre
Le hêtre (ou Fagus sylvatica) aime les versants frais et humides, souvent en altitude.
Quand il s’installe, il forme des futaies puissantes : de grandes forêts où la lumière perce à peine.
Ses jeunes pousses ont besoin d’ombre pour grandir, mais ses grands arbres, eux, dominent la canopée — véritables architectes naturels du paysage.
🍁 Le cycle des saisons
Au printemps, ses jeunes feuilles, d’un vert tendre et lumineux, tapissent la forêt d’une couleur presque dorée.
En automne, elles se parent de cuivres et de bruns chauds, offrant aux promeneurs du sentier des Petits Loups un spectacle que seule la nature sait inventer.
Le hêtre est aussi connu pour ses faînes, de petits fruits triangulaires très appréciés des écureuils, oiseaux et sangliers.
🪵 Un bois noble et polyvalent
Le bois de hêtre, dur, clair et homogène, est l’un des plus utilisés en menuiserie et en ameublement.
Il servait autrefois à fabriquer :
- des meubles solides,
- des ustensiles de cuisine,
- des jouets ou outils agricoles,
- et surtout du bois de chauffage de très bonne qualité.
C’est un bois à la fois beau et utile, symbole d’une forêt nourricière et généreuse.
🌱 Le cœur vivant de la forêt
Le hêtre joue un rôle essentiel pour la vie forestière : il abrite de nombreux insectes et champignons, et son épaisse litière de feuilles nourrit le sol.
Sous ses racines s’étend tout un réseau de mycorhizes — une coopération entre l’arbre et les champignons — qui permet à la forêt de communiquer et d’échanger les nutriments.
🍃 Le hêtre, force tranquille
Symbole de solidité et de sagesse, le hêtre incarne la patience du vivant.
Prenez le temps, en passant sous sa ramure, d’écouter le vent qui glisse dans ses feuilles : c’est la voix de la forêt de Courzieu, riche d’histoire, de vie et d’équilibre.
Le saviez-vous ?
Le hêtre est très souvent appelé FAYARD dans notre région (mot francoprovençal et nord-provençal) issu du nom latin FAGUS.
L’ortie c’est la vie !
🌿 La grande ortie, la piquante aux mille vertus
On la redoute souvent, on l’évite, mais la grande ortie (Urtica dioica) mérite bien mieux que sa réputation de “mauvaise herbe” !
Sous ses airs piquants, elle cache un véritable trésor de la nature, utile aux plantes, aux insectes et aux humains.
🐛 Un refuge pour la vie
L’ortie est une alliée précieuse de la biodiversité.
Elle accueille et nourrit les chenilles de nombreux papillons, comme le paon-du-jour, la petite tortue ou le vulcain.
Les oiseaux viennent s’y abriter, les coccinelles y trouvent leurs proies, et tout un petit monde y prospère à l’abri de ses piqûres protectrices.
Sans elle, beaucoup d’espèces auraient disparu de nos campagnes.
🥗 Une plante nourricière
Nos anciens le savaient bien : l’ortie est riche en fer, en vitamines et en protéines.
Elle se cuisine en soupe, omelette ou purée, et son goût rappelle celui de l’épinard.
Séché ou infusé, le feuillage donne une tisane fortifiante.
C’est une plante modeste mais généreuse, qui a longtemps nourri les familles rurales de Courzieu.
🌱 Un engrais naturel
L’ortie est aussi l’amie du jardinier !
Son fameux purin d’ortie, obtenu par macération des feuilles, est un engrais et un répulsif naturel contre les pucerons et les maladies des plantes.
Elle enrichit le sol, favorise la croissance du potager et témoigne d’un sol vivant et fertile.
🔥 Une force qui pique
Les poils urticants de la grande ortie contiennent une substance irritante — un mélange d’acide formique et d’histamine — qui provoque la brûlure bien connue au toucher.
Mais c’est aussi grâce à ce mécanisme qu’elle se protège des herbivores et qu’elle règne librement sur les bords de chemins, les haies et les fossés humides de Courzieu.
🌾 L’ortie, symbole d’équilibre
Sous ses airs rebelles, l’ortie incarne la vitalité de la nature.
Là où elle pousse, le sol est riche, la vie foisonne et les pollinisateurs trouvent refuge.
En la regardant autrement, on découvre qu’elle est une gardienne du vivant, aussi humble qu’indispensable.
🌲 Le sapin Douglas, un géant venu d’Amérique
🌎 Un voyageur qui s’est bien installé
Le Douglas (ou pseudotsuga menziesii de son nom scientifique) a été planté en France pour reboiser et produire un bois de qualité.
À Courzieu, comme dans beaucoup de communes du massif du Lyonnais, il s’est développé sur les pentes bien exposées, profitant d’un sol acide et du climat humide des monts.
En quelques décennies, il est devenu un pilier de la forêt locale.
🪵 Un bois recherché et durable
Le bois du Douglas est très apprécié : résistant, imputrescible et d’une belle teinte rosée, il est utilisé pour :
- les charpentes et bardages,
- les terrasses et menuiseries extérieures,
- les poteaux et constructions bois.
C’est un matériau naturel, local et durable, qui remplace avantageusement les bois traités.
Sa croissance rapide en fait aussi une ressource économique importante pour les communes forestières.
🌱 Un atout pour l’avenir… à gérer avec soin
Le Douglas pousse vite et droit, mais forme parfois des forêts très denses, peu favorables à la biodiversité.
C’est pourquoi les forestiers cherchent aujourd’hui à mélanger les essences — Douglas, hêtres, chênes, pins — pour créer des forêts équilibrées et résilientes, capables de mieux résister aux changements climatiques.
🌳 Le géant du sentier
En vous promenant sur le sentier des Petits Loups, levez les yeux !
Les Douglas se distinguent par leur écorce épaisse, brun-rouge, et leurs grands cônes pendants aux écailles dentelées.
Ce sont de véritables géants, témoins d’une forêt en évolution, où l’homme et la nature apprennent à cohabiter.
Attention : le réchauffement climatique rend ce sapin moins adapté à notre désormais climat. Il doit monter en altitude pour pouvoir s’épanouir.
En effet, les fréquentes canicules estivales fragilise cet arbre, le rendant moins résistant aux maladies et eux attaques de scolyte*.
*Le scolyte (Ips typographus) est un insecte sous-cortical de la famille des coléoptères se développant sous les écorces. Il entraîne la mort de l’arbre par asphyxie en 4 semaines.
🌳 Le charme, l’arbre au bois élégant
Présent dans les forêts fraîches et ombragées autour de Courzieu, il fait partie de ces compagnons fidèles des sous-bois, au tronc lisse et gris clair, et aux feuilles finement dentelées.
🍃 Un nom qui porte bien son nom
Son nom fait souvent sourire : on confond parfois “charme” et “charmeur” !
Mais il vient du mot latin carpinus, qui désigne simplement cet arbre solide et gracieux.
Pour le reconnaître, souvenez-vous de ce petit jeu de mots bien connu :
👉 “Le charme d’Adam, c’est d’avoir des dents” — car les feuilles du charme ont les bords dentés !
🪵 Un bois dur et précieux
Le bois du charme est l’un des plus durs et résistants de nos forêts.
Il était autrefois très recherché pour fabriquer :
- des roues de charrettes et des pièces d’engrenages,
- des outils agricoles ou manches solides,
- et du bois de chauffage, car il brûle lentement et chauffe fort.
Sa densité en fait un symbole de force et de persévérance — des qualités bien enracinées à Courzieu !
🌲 Un allié du hêtre et du chêne
Le charme aime pousser à l’ombre d’arbres plus grands, notamment du hêtre et du chêne.
Ensemble, ils forment la fameuse chênaie-charmaie, un type de forêt très répandu dans les Monts du Lyonnais.
Cette diversité d’essences crée un équilibre écologique, favorable à la faune, aux champignons et à la richesse du sol.
🐿️ Un arbre de vie
Ses graines ailées, regroupées par deux, sont facilement transportées par le vent.
Elles nourrissent aussi de nombreux petits mammifères et oiseaux.
Ses branches basses et touffues abritent mésanges, rouges-gorges et écureuils — tout un petit monde forestier qui profite de sa bienveillance.
🍂 Le charme, force tranquille de la forêt
Sans faire de bruit, le charme incarne la sobriété et la solidité.
Il pousse lentement, s’adapte, se mêle aux autres sans les dominer.
Sous sa ramure douce et régulière, le promeneur retrouve un peu de la sagesse des bois : celle d’une nature équilibrée, patiente et pleine de charme… tout simplement.
🌰 Le noisetier, l’arbuste malin des haies et des bois
🐿️ Des noisettes pour tous
Ses fruits, les noisettes, font le bonheur des écureuils, des geais et… des gourmands ! Autrefois, les enfants allaient en ramasser dès la fin de l’été. Riches en huiles et en énergie, elles étaient une source naturelle de nourriture avant l’hiver.
Le noisetier était aussi cultivé dans certains vergers familiaux, car il produit vite et fidèlement, année après année.
🪵 Un bois souple et utile
Le bois du noisetier, à la fois léger, solide et souple, était très apprécié dans les campagnes.
Il servait à fabriquer :
- des arceaux de tonneaux,
- des manches d’outils,
- des piquets de jardin ou de vigne,
- et surtout des cages, paniers et plessis (tressages pour clôturer ou soutenir les cultures).
On le coupait régulièrement pour qu’il repousse en plusieurs rejets : une technique proche du taillis, qui permettait d’avoir toujours du bois à disposition.
🌿 Symbole de renouveau
Premier à fleurir en fin d’hiver, le noisetier annonce le retour du printemps. Ses chatons dorés libèrent leur pollen quand la nature dort encore.
Il symbolise la renaissance et la fertilité dans bien des traditions, et inspire encore aujourd’hui les promeneurs par sa vigueur et sa simplicité.
Le saviez-vous ?
Les sourciers se servent souvent de « baguettes » en bois, C’est-à-dire une fourche à deux branches, un « Y » pour déceler les sources souterraines. Le bois de noisetier est particulièrement propice à cet usage.
Le sol
Le Sol (source Wikipedia)
Le sol recèle un trésor vivant qui représente 50 % de la biodiversité spécifique sur la terre[13]. En région tempérée, chaque mètre carré (sur 20 cm de profondeur) abrite en moyenne 10 000 espèces animales (dont un millier d’espèces d’invertébrés constitués de près de 50 % d’acariens) comprenant, en les distinguant par leur taille, la microfaune, la mésofaune et la macrofaune[14]. Une cuillère à café de sol, soit environ un gramme, héberge en moyenne 100 arthropodes, 1 000 à 2 000 nématodes, des millions de protozoaires et près d’un milliard de cellules bactériennes, issues de plus de 1 million d’espèces[15]. Cette même cuillère contient 200 m de mycélium de champignons correspondant à 100 000 champignons, issus de plusieurs milliers d’espèces fongiques saprophages[16],[17].
Le microbiome du sol est loin d’avoir été inventorié. En moyenne, un tiers de la biomasse des plantes est sous terre sous forme de racines mycorhizées. Au total, un sol de champ abrite une dizaine de tonnes de biomasse souterraine vivante par hectare (l’équivalent d’un petit troupeau de vaches), qui se répartissent en trois à six tonnes de racines mycorhizées, 3,5 tonnes de champignons, 1,5 tonne de bactéries et 1,5 tonne d’animaux[18]. Au bilan, la matière organique des sols représente entre 50 et 75 % de la biomasse vivante des écosystèmes terrestres, et entre 60 et 90 % de leur biomasse totale (vivante ou morte).
Comment se forme le sol ? (source site internet materre.fr)
Le sol, c’est la couche supérieure de la couche terrestre, une couche très mince au regard du diamètre de la planète. De quelques centimètres à quelques mètres en général.
Il est composé de débris de roches, de grains de sable et d’argile, de morceaux de plantes et d’animaux morts. Entre ces éléments, il y a plus ou moins d’espace où circulent l’air et l’eau et où vivent une multitude d’êtres vivants.
Il n’y a pas un sol, mais des sols. Selon la nature des roches, la couverture végétale et surtout le climat, ses propriétés sont différentes. Ainsi on ne trouve pas les mêmes sols en climat froid (souvent argileux et riches en matières organique) et en climat chaud et tropical (appelés de manière générique « sols rouges »).
Les spécialistes des sols (les pédologues) classent notamment les sols selon leur composition et leur texture.
Le sol met plusieurs milliers d’années à se constituer.
Dans certaines conditions, la roche-mère, élément minéral est altérée par l’air et l’eau. Cela permet l’installation de premières plantes pionnières. Ensuite, la matière organique provenant de plantes et d’animaux morts forme en surface une litière. Décomposée par la faune du sol, elle est transformée en humus. Puis mélangé à des éléments minéraux, le sol devient cultivable, c’est ce que l’on appelle de la terre arable.
Le sol évolue continuellement en fonction de la vie en surface et sous la surface : activité humaine, activité biologique, pluies, sécheresses, pollution, érosion…
Pourquoi est-il si important de protéger le sol ?
Le sol est la base de la vie pour tous les êtres vivants : il filtre et stocke l’eau. Il participe aux cycles de l’azote (N), du phosphore (P) et du potassium (K), éléments nécessaires au développement des plantes et des cultures. Il nourrit les êtres humains (les premières civilisations se sont sédentarisées près de sols plus facilement cultivables).
La biodiversité sous terre est supérieure à celle qui se trouve en surface.
Le sol est un puits de carbone indispensable pour limiter le réchauffement de la planète car il participe au cycle du carbone en stockant et en rejetant le carbone dans l’atmosphère.
Le sol apporte des matières premières essentielles pour toutes nos activités mais ces ressources sont limitées et s’épuisent.
Il est aussi le témoin de notre histoire (fouilles archéologiques).
Certains sols sont menacés par les activités humaines
L’agriculture intensive a permis d’accroître les productions vivrières mais elle a contribué à la pollution des sols à cause de l’usage intensif d’engrais de synthèse et de produits phytosanitaires pour lutter contre les mauvaises herbes et les parasites. Ces produits peuvent rester longtemps dans le sol ou être entraînés par la pluie vers les nappes phréatiques ou les rivières ou encore être transférés vers les plantes, les animaux et finalement ingéré par les êtres humains.
Le tassement du sol par le passage d’engins de plus en plus lourds (tracteurs, camions…) le rend trop compact pour laisser passer l’eau, l’air et permettre le développement de la faune des recycleurs du sol (par exemple, les vers de terre).
Un sol labouré, laissé nu (sans être recouvert de végétaux) une bonne partie de l’année subit davantage l’érosion : une partie de ses éléments fertiles sont emportés par l’eau (érosion hydrique) ou le vent (érosion éolienne). En cas de tempêtes ou de fortes pluies, ce sont plusieurs dizaines de tonnes de sol par hectare et par an qui peuvent disparaître et être entraînées vers les cours d’eau.
Le saviez-vous ?
Plus la santé du sol diminue, plus le rendement et la qualité nutritive des cultures baissent. Aujourd’hui, l’érosion des sols est 10 à 100 fois plus rapide que leur capacité naturelle de régénération.
Les bonnes pratiques pour préserver les sols
- Développer les pratiques agricoles de conservation : laisser les sols couverts par des végétaux en dehors des périodes de culture (ne pas laisser la terre à nu), instaurer une rotation des cultures qui n’utilisent pas forcément les mêmes nutriments dans le sol (les stocks de nutriments ont ainsi le temps de se reconstituer).
- Développer l’agroforesterie : permettre par exemple à des moutons de pâturer dans des vergers. Ainsi les moutons profitent de l’ombre et désherbent naturellement les sols autour des arbres.
- Valoriser les techniques de restauration des sols auprès des agriculteurs, des exploitants forestiers, des particuliers…
- Encourager le plus de monde possible à composter les déchets organiques et à rendre le compost à la terre.
- Éviter le plus possible l’étalement urbain qui grignotent sur les espaces naturels, désimperméabiliser (supprimer des surfaces bétonnées) le plus possible les sols dans les zones urbanisées pour mieux laisser l’eau de pluie pénétrer dans les sols, végétaliser davantage les villes…
Le bois mort
La présence de bois mort en forêt peut sembler anodine. Mais ne nous y trompons pas, le bois mort joue un rôle primordial dans le fonctionnement, la santé et la productivité de nos forêts. C’est aussi un élément important dans les cycles du carbone et des éléments nutritifs.
Sous toutes ses formes, le bois mort grouille de vie. Il constitue une niche écologique dont dépend une grande diversité d’espèces animales et végétales.

crédits : Dominique Balay © CNPF
Le bois mort : source de vie
Le bois mort se présente sous différentes formes. Il est la conséquence d’aléas climatiques (tempête, chute de neige, incendie), d’attaques parasitaires ou encore d’interventions humaines (dépressages par exemple).
Le cycle de décomposition du bois mort va progres- sivement s’accompagner d’une kyrielle de commu- nautés d’animaux et de végétaux qui vont se succé- der au fil du temps. Les espèces rencontrées vont être fonction de l’essence, de sa taille (diamètre et longueur), de sa position (sur pied ou au sol) et de son taux d’humidité. On estime que 20 à 25 % des espèces forestières dépendent du bois mort (princi- palement les champignons mais aussi les insectes, les chauves-souris, les oiseaux, les champignons, les mousses,…).
Un habitat, un refuge
Le bois mort est l’habitat de nombreuses larves d’in- sectes qui s’en nourrissent. Elles y vivent plusieurs années en attendant leur développement complet. Les souches et autres parties d’arbres tombées au sol sont également utilisées par les amphibiens (tri- tons, grenouilles, crapauds et salamandres) pour s’abriter à proximité des points d’eau.
Un garde-manger
Ces mêmes larves attisent la curiosité des pics qui s’en nourrissent mais également celle des chauves-souris pour qui les environs immédiats du bois mort constituent un excellent terrain de chasse.
Un support
Les chandelles, les souches et les grosses branches, au sol ou non, sont utilisées comme sup- port par les champignons et les mousses en fonc- tion de leurs taux d’humidité.
Certains champignons par exemple se développent sur les troncs de résineux brisés par le vent et ex- posés au soleil. Ils constituent eux-mêmes des ha- bitats pour certains insectes.
Un fertilisant naturel
La décomposition du bois mort par la microfaune du sol (vers de terre, mille-pattes, crustacés, etc.) puis par les bactéries va entraîner la libération des élé- ments minéraux contenus dans le bois et servir à amender les sols. Avec la chute des feuilles, le bois mort participe au maintien de la qualité et de la ri- chesse chimique des sols forestiers.
Un système de défense
Enfin, parmi les insectes et autres espèces vivants en lien avec le bois mort, certains sont des prédateurs qui se nourrissent des parasites et autres ravageurs s’at- taquant aux peuplements. Cette catégorie d’insectes contribue ainsi à la bonne santé et à la productivité des forêts.

Souche haute criblée de trous de pics et d’insectes. Crédits : D. Balay – CRPF PDL

Purge laissée sur place et colonisée par des champignons – crédits : A. Renard – CRPF PDL
Les préconisations de gestion suivantes s’intègrent facilement dans les pratiques sylvicoles courantes. Elles reposent sur un principe simple ; conserver une quantité minimum de bois mort à partir du moment où il ne représente pas un danger pour les biens et les personnes (à proximité d’un chemin par exemple).
Lors du marquage des coupes
Dans la majorité des cas, l’exploitation des arbres (ou parties d’arbres) morts est peu rémunératrice voire coûteuse. Ces arbres ne constituent plus une concur- rence pour les tiges d’avenir des peuplements vis-à- vis de la lumière et de l’eau. Leur martelage ne pré- sente donc aucun intérêt sylvicole et leur identification à la peinture est un moyen d’éviter leur extraction.
Il est bon de conserver au moins un arbre par hectare, voire plus si cela est possible. Le maintien de bou- quets d’arbres morts est également très intéressant. Attention toutefois dans les peuplements résineux soumis aux attaques fréquentes de scolytes et pré- férez le maintien d’arbres dispersés dans la parcelle. A l’échelle du massif, il est conseillé de répartir les arbres morts de manière homogène plutôt que de les concentrer sur un même secteur. Que ce soit au sein des peuplements, dans les clairières ou les landes, le maintien d’arbres morts reste bénéfique pour la biodi- versité.
Tous les diamètres peuvent être conservés en privi- légiant toutefois les arbres de grosse circonférence.
Lors de l’exploitation
Les souches hautes participent au volume de bois mort et sont à favoriser lorsque les conditions s’y prêtent (pourriture du pied, cavité, etc.).
Les houppiers non exploités ne seront pas démem- brés s’ils ne gênent pas l’exploitation ou la circulation des engins. Les rémanents seront laissés sur place et si possible éparpillés uniformément au sol. La mise en tas concentre la matière sur une petite surface et ne profite pas au reste de la parcelle.
Enfin, il faut éviter autant que possible de circuler sur les troncs en décomposition lorsque les engins sont amenés à se déplacer dans les parcelles.
Chercher à « faire propre » est préjudiciable à sa forêt et à la biodiversité de manière générale. Préserver le bois mort est une façon simple et peu coûteuse d’amé- liorer le fonctionnement de ses bois en préservant des espèces animales et végétales devenues rares.

Marquage d’un arbre en forêt signalant un arbre mort à conserver – crédits : A. Renard – CRPF PDL
🪵 Les chandelles : des arbres morts pleins de vie !
🌳 Sur le sentier, tu verras parfois des arbres morts encore debout. On les appelle des chandelles. Ils n’ont plus de feuilles, leur écorce est souvent crevassée ou tombée… et pourtant, ils sont indispensables à la forêt !
🦇 Des refuges pour les chauves-souris
Dans les fissures du tronc ou sous les écorces décollées, les chiroptères (c’est le vrai nom des chauves-souris) trouvent un gîte bien protégé, où ils dorment le jour ou hibernent l’hiver.
🪺 Des maisons pour les oiseaux
Certains oiseaux comme les pics creusent leurs nids dans le bois mort. Une fois partis, leurs trous servent à d’autres espèces : mésanges, rougequeues, mammifères, insectes…
🍽️ Un garde-manger naturel
Le bois mort est aussi plein de petites bêtes : larves, coléoptères, champignons… Tout un festin pour les oiseaux insectivores ! Les pics viennent y tambouriner pour se nourrir.
🎒 Regarde bien autour de toi !
Une chandelle, ce n’est pas un arbre inutile. C’est un immeuble à insectes, un hôtel pour oiseaux et une grotte pour chauves-souris !
Merci de respecter ces arbres morts : ils abritent la vie sauvage et font partie de la magie de la forêt de Courzieu.
🌿 Les fougères, les anciennes reines de la forêt
Avant que les fleurs, les arbres et même les dinosaures n’apparaissent, les fougères régnaient déjà sur la Terre.
Vieilles de plus de 300 millions d’années, elles sont parmi les plus anciennes plantes encore présentes dans nos forêts.
À Courzieu, elles couvrent les zones fraîches et ombragées, apportant un charme sauvage aux sentiers.
🌱 Un mode de reproduction unique
Les fougères ne font ni fleurs, ni fruits, ni graines.
Elles se reproduisent grâce à des spores, de minuscules poussières déposées sous leurs feuilles, dans de petits points bruns appelés sporanges.
Légères comme l’air, ces spores se dispersent au vent et perpétuent une science de la vie héritée de l’époque des premiers continents.
🌳 La magie des sous-bois
Les fougères aiment les ambiances :
- fraîches,
- humides,
- ombragées,
- riches en humus.
Elles forment des tapis verts sous les hêtres et les charmes du sentier des Petits Loups.
Leur silhouette élégante, faite de frondes découpées, donne au sous-bois un air mystérieux et primordial.
🐛 Un refuge pour la petite faune
Les fougères sont de véritables abris pour de nombreuses espèces :
- insectes,
- escargots et petits invertébrés,
- grenouilles et tritons,
- oisillons cachés dans leur fraîcheur.
Elles protègent aussi le sol de l’érosion et contribuent à maintenir l’humidité dont dépend toute la vie forestière.
🧺 Une plante utile d’autrefois
Nos anciens utilisaient la fougère pour :
- pailler les étables,
- protéger les légumes stockés pour l’hiver,
- fertiliser naturellement les jardins,
- ou encore comme matelas végétal lors des travaux agricoles.
Dans certaines régions, elle servait même à faire du toit de chaume ou à isoler les maisons.
🍃 Les fougères, un lien entre passé et présent
Marcher parmi les fougères, c’est remonter le temps.
Elles nous offrent un aperçu de ce que furent les forêts du passé, tout en jouant un rôle essentiel dans la santé et l’équilibre des bois d’aujourd’hui.
Sur le sentier des Petits Loups, prenez le temps d’observer leurs formes délicates : ce sont les mémoire vivante d’un monde ancien, qui continue de respirer silencieusement sous nos arbres.
🍃 Les mousses, les tapis vivants de la forêt
À peine visibles, douces au toucher, les mousses forment ces tapis verts qui recouvrent les rochers, les troncs et les talus humides du sentier.
Elles sont parmi les plus anciennes plantes terrestres : elles poussaient déjà il y a plus de 400 millions d’années, bien avant les arbres et les fleurs.
🌱 De petites plantes… sans racines !
Les mousses n’ont pas de vraies racines, mais des rhizoïdes, de petits filaments qui leur permettent de s’accrocher aux surfaces.
Elles absorbent l’eau et les nutriments directement par leurs feuilles, ce qui explique pourquoi elles aiment :
- l’humidité,
- l’ombre,
- les sols acides,
- les bords de ruisseaux ou les vieux troncs.
💧 Des championnes de l’eau
Comme des éponges naturelles, les mousses peuvent retenir jusqu’à 20 fois leur poids en eau.
Grâce à cela, elles jouent un rôle essentiel :
- elles maintiennent l’humidité du sol,
- limitent l’érosion,
- protègent les jeunes pousses,
- et aident les forêts à résister aux sécheresses.
Elles font partie des gardiens silencieux de la santé des sous-bois.
🐛 Un refuge minuscule pour une grande vie
Sous quelques centimètres de mousse se cache tout un monde :
- insectes,
- collemboles,
- vers,
- petites grenouilles,
- spores de champignons,
- micro-organismes indispensables au sol.
Les mousses offrent un habitat protecteur à ces minuscules habitants, qui participent tous au cycle naturel de la forêt.
🌿 Un indicateur naturel de la qualité du milieu
Les mousses sont très sensibles à :
- la pollution,
- la sécheresse,
- les variations de lumière.
Quand elles sont nombreuses, c’est le signe d’une forêt saine, humide et peu polluée.
À Courzieu, leur présence abondante rappelle la qualité de l’environnement et la richesse des milieux forestiers du village.
🍀 Les mousses, mémoire douce de la forêt
Elles ne crient pas, ne fleurissent pas, ne font pas de fruits…
Et pourtant, les mousses sont des actrices essentielles de la vie forestière.
Elles nous racontent une histoire ancienne, faite de patience, d’humidité et d’équilibres subtils.
En marchant sur le sentier des Petits Loups, prenez un instant pour les observer : ces minuscules plantes sont les tapis vivants qui gardent la forêt fraîche, belle et pleine de vie.
Le Frêne – Le géant souple des vallons
Au détour du sentier, le frêne s’élève droit vers le ciel, reconnaissable à son tronc élancé et à son feuillage composé de longues feuilles fines et opposées. Arbre emblématique des vallons frais et des bords de ruisseaux, il apprécie l’humidité du sol et l’ombre des sous-bois. On le surnomme parfois « l’arbre de la souplesse » : son bois, à la fois très solide et étonnamment flexible, a longtemps été utilisé pour fabriquer manches d’outils, skis ou arcs.
Autrefois, en années d’extrêmes sécheresses, les éleveurs coupaient des branches de frênes pour donner à manger les feuilles aux animaux.
Le frêne joue également un rôle écologique essentiel. Ses feuilles, riches en minéraux, enrichissent naturellement le sol lorsqu’elles se décomposent, favorisant la biodiversité végétale tout autour de lui. Ses fleurs discrètes, sans pétales, apparaissent tôt au printemps et fournissent nectar et pollen à de nombreux insectes.
Aujourd’hui, l’espèce fait face à une menace importante : la chalarose, un champignon qui affaiblit l’arbre jusqu’à le faire dépérir. Pourtant, certains frênes montrent une grande résistance. Préserver ces individus robustes est essentiel pour assurer la survie de cette espèce majestueuse dans nos paysages.
En passant près de lui, prenez un moment pour observer son port élégant et la lumière filtrée par son feuillage. Le frêne rappelle que la force peut aussi se trouver dans la souplesse.
NB : les cueilleurs de champignon savent que c’est souvent à leurs pieds que l’on trouve les délicieuses morilles.
Le Lierre commun – L’acrobate des sous-bois
Toujours vert, toujours présent, le lierre commun accompagne le promeneur tout au long de l’année. Rampant sur le sol ou grimpant le long des troncs, il avance lentement mais sûrement grâce à ses petites racines-crampons, véritables ventouses naturelles. Contrairement à une idée répandue, le lierre ne parasite pas les arbres : il utilise simplement leur support pour atteindre la lumière.
Plante étonnante, il fleurit tardivement, souvent en septembre-octobre, à un moment où les ressources deviennent rares pour les insectes. Ses fleurs discrètes, en petites boules jaune-vert, sont donc une source précieuse de nectar pour les abeilles, guêpes et syrphes.
En hiver, ce sont ses baies noires — toxiques pour l’humain mais très appréciées des oiseaux — qui prennent le relais.
Le lierre est également un refuge d’une grande richesse : il abrite insectes, araignées, oiseaux nicheurs et petits mammifères. Ses feuillages épais offrent protection, chaleur et nourriture à une foule de petites vies souvent invisibles.
Et si le lierre couvre parfois complètement le tronc d’un arbre, ce n’est pas pour l’étouffer, mais parce qu’il a trouvé là un chemin idéal pour grimper. Au fil des saisons, il rappelle que même les plantes les plus discrètes peuvent jouer un rôle essentiel dans l’équilibre de la forêt.
🌰 Le châtaignier, un arbre compagnon des hommes à Courzieu
Autrefois très présent dans les forêts et les vergers de Courzieu, le châtaignier occupait une place essentielle dans la vie quotidienne des habitants. On le surnommait même « l’arbre à pain » dans les régions rurales, tant il nourrissait les familles.
🍽️ Un fruit nourricier
Avant l’arrivée de la pomme de terre, la châtaigne était un aliment de base dans nos montagnes. Riche en énergie, elle était cueillie, séchée, moulue pour faire de la farine, ou tout simplement grillée au feu de bois. Chaque ferme possédait son séchadou (séchoir à châtaignes), et les enfants allaient ramasser les fruits à la saison, un vrai rituel d’automne.
🪵 Un bois aux mille usages
Mais le châtaignier, ce n’est pas que ses fruits ! Son bois solide, durable et naturellement imputrescible était très recherché. Ici à Courzieu, on s’en servait pour fabriquer :
- des piquets de clôture durables sans traitement,
- des charpentes ou des poutres résistantes,
- des meubles rustiques ou des outils agricoles.
Sa richesse et sa longévité faisaient de lui un allié fidèle des hommes et des bêtes.
🌿 Une forêt cultivée : le taillis de châtaignier
Le châtaignier a aussi la capacité de « repartir du pied » après avoir été coupé. Ce mode de gestion, appelé taillis, était courant dans la région. L’arbre était coupé tous les 15 à 30 ans, et plusieurs rejets (nouvelles pousses) jaillissaient de la souche. Cela permettait une production régulière de bois, sans avoir à replanter !
En vous promenant, observez bien les vieux châtaigniers aux troncs multiples ou tordus : ils portent les cicatrices de plusieurs générations de coupe, preuve d’un lien ancien entre l’homme et la forêt.
🌳 Une mémoire vivante
Aujourd’hui, les vieux châtaigniers témoignent de cette époque où l’homme vivait au rythme de la nature. En vous promenant sur le sentier des Petits Loups, prenez le temps de les observer : ces géants aux troncs noueux sont des survivants d’une histoire locale, à la fois économique, culturelle et paysanne
Les Zones Humides – Des trésors naturels indispensables
Les zones humides – mares, ruisseaux, sources, fossés, prairies humides – jouent un rôle essentiel dans la santé de nos paysages.
Souvent discrètes, elles sont pourtant parmi les milieux les plus riches et les plus utiles pour l’équilibre de la nature… et pour nous aussi !
🌍 1. Des réservoirs de biodiversité
Les zones humides abritent une multitude d’espèces : amphibiens, libellules, oiseaux, plantes rares, insectes…
Elles offrent eau, nourriture et abris en abondance.
Certaines espèces, comme les grenouilles ou les libellules, ne peuvent vivre que dans ces milieux.
➡️ Sans zones humides, beaucoup d’animaux emblématiques disparaîtraient.
💧 2. Des éponges naturelles
Lorsqu’il pleut, les zones humides absorbent l’eau, la stockent puis la relâchent progressivement.
Elles limitent ainsi les crues, les ruissellements violents et l’érosion des sols.
➡️ Elles protègent les forêts, les villages et les chemins en régulant les variations d’eau.
🔥 3. Des régulatrices du climat local
Les zones humides contribuent à maintenir la fraîcheur en été grâce à l’évaporation naturelle de l’eau.
Elles créent de véritables réservoirs de fraîcheur, précieux lors des épisodes de chaleur.
🌱 4. Des filtres naturels
En traversant les sols humides, l’eau est purifiée : les plantes et les micro-organismes retiennent les particules, piègent les polluants et dégradent certaines substances.
➡️ La qualité de l’eau de nos ruisseaux et de nos nappes dépend en grande partie de ces milieux.
🐟 5. Des gardiennes du cycle de l’eau
Elles jouent un rôle majeur dans le rechargement des nappes phréatiques.
L’eau qui s’y infiltre en profondeur alimente les sources et les rivières même en période sèche.
🌼 Le saviez-vous ?
En France, plus de 50 % des zones humides ont disparu en un siècle, souvent par drainage ou urbanisation.
Les protéger, c’est préserver :
- l’eau potable,
- la biodiversité,
- notre sécurité face aux inondations,
- la beauté de nos paysages.
🌿 Protéger une zone humide, c’est protéger la vie.
L’Aubépine à un style – L’épine blanche, gardienne des haies bocagères
L’aubépine à un style, aussi appelée aubépine monogyne, est l’un des arbustes les plus typiques de nos haies rurales. Avec ses rameaux très épineux, elle forme des buissons denses qui protègent efficacement de nombreux oiseaux et petits mammifères. Beaucoup y installent leur nid, à l’abri des prédateurs grâce aux redoutables épines.
Au printemps, l’aubépine se transforme en véritable nuage blanc : une multitude de fleurs parfumées, regroupées en bouquets, attirent abeilles et autres pollinisateurs. Son nom vient de la structure de ces fleurs, qui possèdent un seul style, contrairement à l’autre espèce courante, l’aubépine à deux styles.
En été et à l’automne, ses petits fruits rouges, appelés cenelles, deviennent une source de nourriture précieuse pour les oiseaux. Pour les humains, ils ont longtemps été consommés en période de disette, et restent aujourd’hui utilisés pour certaines préparations traditionnelles.
Très rustique, l’aubépine supporte bien le froid, la sécheresse et les tailles régulières. Son système racinaire robuste contribue à la tenue des sols en bord de chemins et sur les talus.
Arbuste de caractère, symbole des haies anciennes, l’aubépine à un style joue encore aujourd’hui un rôle essentiel pour la biodiversité locale. Elle représente parfaitement l’équilibre entre protection, beauté printanière et utilité écologique.
Le Chêne sessile – Le géant robuste des forêts européennes
Le chêne sessile (ou chêne rouvre) est l’un des arbres emblématiques de nos forêts. Majestueux, puissant, il peut vivre plusieurs siècles et atteindre des dimensions impressionnantes. Son nom vient d’un détail botanique : ses glands sont “sessiles”, c’est-à-dire directement fixés sur les rameaux, sans pédoncule. C’est cette particularité qui le distingue du chêne pédonculé.
Ses feuilles, profondément lobées, prennent à l’automne de magnifiques teintes dorées avant de tomber. Sa couronne large et irrégulière offre un habitat pour une multitude d’oiseaux, d’insectes et même pour certains chauves-souris, qui apprécient son bois creux ou ses fentes d’écorce.
Arbre de lumière, le chêne sessile pousse volontiers sur les sols acides et bien drainés des coteaux et des basses montagnes. Il supporte mieux la sécheresse que son cousin pédonculé, ce qui en fait aujourd’hui une essence précieuse dans un contexte de changement climatique.
Son bois est l’un des plus nobles d’Europe : très dur, dense et durable, il a servi et sert encore pour la charpente, la menuiserie, les tonneaux (dont la fameuse “barrique” française), ou les parquets. Autrefois, les glands étaient également utilisés pour nourrir les animaux, notamment les porcs.
Symbole de force et de longévité, le chêne sessile est un véritable pilier de nos forêts. Il abrite, nourrit et protège une biodiversité exceptionnelle, tout en rappelant l’histoire profonde des paysages ruraux
🌿 Le Noyer – Le géant généreux du sentier
Le Noyer commun, ou Noyer royal, est un arbre majestueux originaire d’Asie centrale, aujourd’hui très présent dans les campagnes du Rhône. Reconnaissable à son port large et arrondi, il peut atteindre 20 à 30 mètres de hauteur et vivre plusieurs siècles.
🍃 Ses feuilles : une signature parfumée
Le Noyer porte de grandes feuilles composées, formées de plusieurs folioles lisses.
Si vous les froissez délicatement entre vos doigts, elles dégagent un parfum caractéristique, discret mais agréable.
🌰 Le fruit : la noix, un trésor bien protégé
À l’automne, le Noyer offre ses célèbres noix, enveloppées d’une coque verte appelée « brou ».
Sous cette première protection se cache la coque dure que l’on connaît, renfermant la graine comestible, riche en huiles, minéraux et oméga-3.
Depuis des siècles, la noix nourrit les hommes… mais aussi certains animaux du bois !
🌳 Un arbre qui façonne son environnement
Le Noyer produit une substance naturelle, la juglone, présente dans ses racines et ses feuilles.
Elle limite la croissance de certaines plantes voisines : c’est une manière pour l’arbre de préserver son espace vital.
Ne soyez donc pas surpris si la végétation est parfois plus clairsemée à ses pieds.
🪵 Bois précieux
Son bois brun, veiné et très résistant est l’un des plus recherchés pour l’ébénisterie et la sculpture.
Il a longtemps servi à fabriquer des meubles solides, mais aussi des crosses d’armes ou des objets décoratifs.
🌼 Le saviez-vous ?
Au printemps, le Noyer porte à la fois des fleurs mâles en longs chatons et de petites fleurs femelles discrètes.
Ce phénomène s’appelle la monoécie : un seul arbre porte les deux types de fleurs.
🌿 La Ronce commune – L’exploratrice des sous-bois
La Ronce commune, souvent appelée simplement « ronce », est une plante très répandue dans les haies, les lisières et les chemins forestiers.
Avec ses longues tiges arquées et parfois envahissantes, elle joue un rôle essentiel dans l’équilibre des milieux naturels.
🌱 Une plante robuste et pionnière
La ronce est une plante pionnière : elle s’installe rapidement dans les zones ouvertes et prépare le terrain pour d’autres espèces.
Ses tiges souples et épineuses, appelées cannes, peuvent former de véritables murs végétaux.
Elles offrent un abri protecteur à de nombreux animaux comme les oiseaux, les petits mammifères et même certains insectes.
🌸 Des fleurs discrètes mais très utiles
De mai à juillet, la ronce se pare de fleurs blanches à roses, très appréciées des abeilles et des pollinisateurs.
Elles produisent un nectar abondant, participant à la richesse de la biodiversité locale.
🍇 Le fruit : la mûre, un plaisir estival
En été, les fleurs se transforment en mûres, d’abord rouges puis noir brillant à maturité.
Riches en vitamines et en antioxydants, elles font le bonheur des gourmands… humains comme animaux !
Elles constituent aussi une source de nourriture importante pour les oiseaux en fin d’été.
🌿 Tiges épineuses : une défense naturelle
Les tiges de la ronce sont couvertes de petites épines crochues.
Elles servent à la fois à se défendre contre les herbivores et à s’accrocher pour grimper ou s’étendre.
Malgré leur aspect agressif, elles créent des refuges précieux pour la faune.
🌼 Le saviez-vous ?
Une tige de ronce ne vit généralement que deux ans :
- la première année, elle pousse et s’allonge,
- la seconde année, elle fleurit et produit des mûres… puis se dessèche.
Mais entre-temps, elle aura souvent donné naissance à de nouvelles tiges en s’enracinant au sol !
Le Buis des Baléares – Un cousin méditerranéen venu s’installer chez nous
Le buis des Baléares (Buxus balearica) est un proche parent de notre buis commun, mais il vient d’un tout autre horizon : les îles Baléares, la côte méditerranéenne et l’Andalousie. Plus rare dans nos régions, il a parfois été introduit dans des parcs, jardins ou milieux semi-naturels où il peut aujourd’hui se rencontrer ponctuellement.
Par rapport au buis que l’on connaît bien, celui des Baléares se distingue par ses feuilles plus larges, plus longues et d’un vert plus sombre, ainsi que par sa croissance un peu plus vigoureuse. Son allure touffue et persistante en fait un arbuste très décoratif et particulièrement apprécié des jardiniers.
Comme tous les buis, il pousse lentement mais vit longtemps. Ses bois très durs et très denses ont longtemps été utilisés pour fabriquer de petits objets : manches d’outils, pièces tournées, instruments de musique… Une ressource précieuse, même si ce n’est pas une essence forestière courante dans nos paysages.
Le buis des Baléares apprécie la chaleur et les sols bien drainés, mais il se montre parfois plus résistant que le buis commun face aux attaques de parasites comme la pyrale, ce qui en fait un candidat intéressant pour diversifier les plantations.
Arbuste discret, méditerranéen dans l’âme, le buis des Baléares rappelle que nos sentiers peuvent parfois accueillir des essences inattendues… et que la diversité enrichit toujours la promenade.
L’Eupatoire chanvrine – La grande élégante des zones humides
L’Eupatoire chanvrine est une plante vivace des milieux humides : on la rencontre près des ruisseaux, fossés, prairies fraîches ou lisières ombragées.
Avec sa silhouette élancée, elle peut atteindre 1 à 1,5 mètre de hauteur, ce qui en fait une plante facilement repérable.
🍃 Des feuilles qui rappellent le chanvre
Son nom vient de ses feuilles découpées, longues et dentelées, qui évoquent celles du chanvre.
Elles poussent par paires opposées le long d’une tige robuste, légèrement rougeâtre.
🌸 Une floraison rose très appréciée des insectes
De juillet à septembre, l’eupatoire porte de nombreuses petites fleurs rose pâle, réunies en bouquets duveteux.
Elles dégagent un léger parfum attirant une foule d’insectes : abeilles, papillons, syrphes…
C’est une excellente plante mellifère, essentielle pour la biodiversité du sentier.
🌱 Une plante médicinale ancienne
Dans l’Antiquité, on utilisait l’eupatoire pour ses propriétés purifiantes et tonifiantes.
Son nom « eupatoire » vient d’ailleurs d’un roi guérisseur, Mithridate Eupator, qui l’aurait beaucoup appréciée.
Aujourd’hui, elle est surtout reconnue comme plante locale emblématique des zones humides.
🌾 Un indicateur de milieu sain
L’eupatoire chanvrine aime les sols frais et riches en eau.
Sa présence indique souvent un écosystème équilibré, où l’humidité et la lumière se combinent harmonieusement.
🌼 Le saviez-vous ?
Chaque bouquet de fleurs produit une multitude de petites graines munies d’aigrettes, très légères.
Le vent les transporte facilement, permettant à la plante de coloniser de nouveaux espaces humides.
Ainsi, l’eupatoire participe à la stabilisation et à la richesse végétale de ces milieux.
Erable plane – Le grand artiste des saisons
L’Érable plane est un arbre élégant et robuste, très apprécié dans les forêts et les parcs.
Il peut atteindre 20 à 30 mètres de hauteur et vivre plusieurs siècles.
On le reconnaît facilement à son tronc droit et à sa couronne large et arrondie.
🍃 Des feuilles palmées, emblématiques
Ses grandes feuilles, divisées en 5 larges lobes pointus, ressemblent à une main ouverte.
En les froissant légèrement, on remarque souvent une sève laiteuse qui s’écoule au niveau du pétiole : un bon moyen de l’identifier !
À l’automne, l’érable plane se pare de jaune éclatant, offrant parmi les plus belles couleurs de la saison.
🌸 Une floraison jaune avant les feuilles
Au début du printemps, avant même que les feuilles ne se déploient totalement, l’érable produit de petites fleurs jaune-vert regroupées en bouquets arrondis.
Riches en nectar, elles attirent de nombreux pollinisateurs, alors que la nature se réveille tout juste.
🍃 Les samares : les “hélicoptères” de la forêt
Son fruit est une samare, une graine munie d’une large aile.
Celles de l’érable plane sont presque horizontales, formant un angle très ouvert.
Quand elles tombent, elles tournoient comme de petits hélicoptères, un spectacle amusant pour les enfants… et un moyen efficace pour l’arbre de disperser ses graines au vent.
🌳 Un arbre qui s’adapte facilement
L’Érable plane apprécie les sols frais mais tolère bien la sécheresse.
Il pousse aussi bien en forêt qu’en ville, et supporte les hivers rigoureux.
Sa résistance en fait un arbre emblématique de nombreuses régions européennes, dont le Rhône.
🌼 Le saviez-vous ?
Le bois d’érable, clair et homogène, est très recherché pour la marqueterie, les instruments de musique et même certains objets du quotidien.
C’est un bois qui se travaille facilement et dont le grain fin est très apprécié.
Genêt à balais – Le soleil des landes et des lisières
Le Genêt à balais est un arbuste typique des sols pauvres, secs et ensoleillés.
Très présent dans les landes, les bords de chemins et les clairières claires, il forme des buissons légers aux tiges dressées.
On le reconnaît à ses rameaux verts, fins et anguleux, qui lui permettent de photosynthétiser même sans feuilles !
💛 Une floraison jaune éclatante
D’avril à juin, le genêt se couvre de fleurs jaunes doré, rappelant de petits papillons.
Elles dégagent une légère odeur de noix de coco lorsqu’il fait chaud.
Cette floraison lumineuse attire les abeilles et de nombreux insectes pollinisateurs.
🌱 Des feuilles discrètes et fugaces
Le Genêt à balais n’a presque pas de feuilles !
Il porte parfois, au printemps seulement, de toutes petites feuilles trifoliées, qui disparaissent rapidement pour limiter la perte d’eau.
C’est grâce à ses tiges vertes que l’arbuste continue à produire son énergie.
🌾 Des gousses explosives !
Après la floraison, le genêt forme des gousses noires et velues qui mûrissent en été.
Avec la chaleur, elles se dessèchent et explosent brusquement, projetant les graines à plusieurs mètres.
Ce mécanisme naturel lui permet de coloniser rapidement les milieux ouverts.
🌿 Un arbuste pionnier
Le Genêt à balais s’installe souvent sur des terrains dégradés ou pauvres en nutriments.
Il participe à la reconstitution des sols grâce à ses racines capables de fixer l’azote.
C’est une espèce clé dans la dynamique de nombreux écosystèmes.
🌼 Le saviez-vous ?
Autrefois, ses rameaux souples et résistants étaient utilisés pour fabriquer… des balais, d’où son nom !
Ses fleurs ont aussi servi à colorer les tissus en jaune vif.
Le Prunellier – La haie qui pique, mais qui protège
Le prunellier, aussi appelé épine noire, est un arbuste bien connu des lisières, chemins et prairies. Avec ses rameaux sombres et surtout ses nombreuses épines, il forme des buissons denses qui protègent efficacement la petite faune. Oiseaux, hérissons et insectes y trouvent un refuge idéal à l’abri des prédateurs.
Au début du printemps, bien avant l’apparition des feuilles, le prunellier se couvre d’une multitude de petites fleurs blanches. Ce spectacle lumineux attire une foule de pollinisateurs qui profitent du nectar à un moment où la nature commence tout juste à se réveiller.
Ses fruits, les prunelles, apparaissent en fin d’été. D’un bleu-noir profond, elles sont très riches en tanins et donc particulièrement astringentes… sauf si l’on attend les premières gelées, qui les rendent plus douces. Elles sont alors utilisées pour préparer liqueurs, sirops ou confitures au goût sauvage. Les oiseaux, eux, n’attendent pas toujours le froid pour en faire leur festin.
Espèce très rustique, le prunellier tolère bien le vent, le froid et les sols pauvres. Avec son réseau racinaire puissant, il participe même à la stabilisation des talus et des pentes.
Buissonnant, piquant, mais incroyablement utile, le prunellier est un acteur discret mais essentiel de nos paysages ruraux.





