Tapie dans l’ombre au sein des crêts boisés, la petite tourbière du Chatelard s’enorgueillie d’être la dernière de son espèce sur les monts du Lyonnais.
Une tourbière, c’est un lieu où l’eau est omniprésente, où la végétation, une fois morte, est difficilement dégradée. De fait, elle s’accumule sous la forme de tourbe. Ce substrat organique, très acide et gorgé d’eau fait le bonheur de plantes inhabituelles, souvent rares. Si le climat actuel n’est pas des plus favorables au maintien de telles conditions, le Conservatoire d’espaces naturel Rhône-Alpes travaille avec la Commune de Courzieu pour rajeunir cette zone humide et l’aider à trouver l’eau nécessaire pour rester une belle tourbière.

Un patrimoine naturel unique et précieux
Outre son caractère quasi « relictuel », la tourbière du Chatelard constitue une réserve d’eau de qualité en tête du bassin versant de l’Yzeron, une ressource à préserver ! En témoigne la présence d’un petit jonc inventorié seulement en deux localités dans le département, trouvant ici les conditions adaptées à son développement. Trois espèces de sphaignes différentes (ces longues mousses qui se gorgent d’eau) occupent les lieux. A l’échelle de l’espace naturel sensible des Crêts boisés, la tourbière apporte diversité naturaliste et originalité.

Des actions concrètes pour l'avenir
Certains arbres ont été supprimés, pas trop car l’apport brutal de lumière pouvait être néfaste aux sphaignes. L’édification d’un seuil en pierres a favorisé le maintien de l’eau sur le site, notamment les écoulements du chemin voisin qui ont récemment été réorientés sur la tourbière. Et pour s’assurer que tout fonctionne, le Conservatoire d’espaces naturels surveille chaque année comment évolue la végétation.

Une démarche participative et concertée
La Commune de Courzieu, la Communauté de communes du Pays de l’Arbresle, le Département du Rhône, le SAGYRC, les forestiers, divers usagers et bien sûr le propriétaire des parcelles concernées participent aux décisions chaque année dans le cadre d’un comité de pilotage. Les citoyens de la commune sont informés à certaines occasions. Car ce travail de longue haleine, basé sur les connaissances scientifiques et techniques, nécessite une indispensable acceptation collective qui offre à la tourbière du Chatelard une image de « bien commun ».
